L’art est le mode d’expression des émotions par excellence, mêlant don de soi et sensibilité dans l’éclat de l’intime.
Laure Andréï l’avait imaginé thérapie pour soulager les blessures de ses personnages dans son premier roman "7 mois de vacances".
Aujourd’hui, elle le place au cœur d’une passion décalée et fantasmatique, qui plongera le lecteur dans les méandres troubles d’un triptyque fascinant…
Laissez-vous séduire par la caresse des mots et la finesse de portraits, savoureux mélange aux courbes d'une poésie voluptueusement à tire d'aile.
Il attendit, comme d’habitude, d’être seul pour allumer le poste de radio et prit la direction de l’atelier.
— … et vous racontez l’histoire d’un amour impossible. Pourquoi ne pas avoir choisi un amour heureux ?
— Je pense que l’on peut aller beaucoup plus loin dans la douleur que dans le bonheur. J’ai l’impression qu’il y a plus de mots, plus d’images pour parler de la tristesse que de la joie. En poésie, c’est pareil. J’ai écrit davantage de poèmes qui traitent de désespoir que d’espoir. Je me sens plus à l’aise dans le drame que dans la comédie. J’aurais aimé être actrice, une grande tragédienne, une amoureuse au cœur déchiré.
— Votre héroïne s’appelle Laure, comme vous. Est-ce qu’elle vous ressemble ?
Paul tressaillit imperceptiblement.
Laure a 24 ans, mais s’étiole comme une fleur coupée trop tôt depuis qu’elle a quitté la Normandie pour suivre son compagnon à Toulouse.
Banlieusarde trentenaire, Éva a tout perdu. Il ne lui reste plus que les miettes du souvenir, le chagrin du manque, sa douleur de mère. Pourtant, de Mandelieu à Cadaqués, il existe des regards à croiser sur le quai du hasard : ceux de Jeanne la jeune retraitée, de Léandro le peintre argentin ou de Pédro le vieillard acariâtre, d’autres éclopés en quête de lumière…
Et, au refrain lancinant de la Méditerranée, le chant envoûtant de l’acier…